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25/08/2011

New Waves, Paris, France, n°8 - 1991

New Waves n°8, avril 1991

New Waves (avec un S) est un intermède (1990-1995) papier journal du célèbre fanzine NEW WAVE créé par Aline Richard et Patrice Herr Sang en juin 1980. La publication du fanzine s'arrête une première fois en 1988 pour cause de surcharge de travail liée au label New Wave Records et à l'activité de distribution alternative (Al di La, qui fonctionne toujours et sans interruption depuis 1982!). 30 numéros et quelques hors-série ont été publiés.


En 1989, l'équipe du zine tente alors l'aventure média de masse en s'associant avec la SARL B.D.; le mégazine SUB-ROCK émerge en mars 1990, reprenant le format originel de New Wave (un mégazine est "un magazine professionnellement réalisé mais avec un esprit fanzine" selon le communiqué de presse de l'époque). Tout cela tourne court (4 n°) et les équipes de direction et de rédaction se séparent dans la douleur. Sub-Rock ressort une dernière fois, sous format magazine classique, avec une couv' en quadrichromie, une mise en page sans originalité et un flexi des VRP... un Sub-Rock n°5 fantomatique, bien loin de l'état d'esprit originel. 
Aline et Patrice Richard créent alors New Waves, édité par l'association APMC à partir de l'été 1990. Le S final est ajouté pour se démarquer du courant "new wave", appellation que les eighties se sont chargé de réduire aux courants post-punk portés par The Cure.  Le lien avec le fanzine passé se fait via la numérotation puisque le premier numéro est le n°6..., attention faut suivre. Il apparaît sous un format plus réduit et sur papier recyclé, imitant les zines US tels que Maximum Rock'n'roll. Particularité pourtant : le zine est distribué gratuitement (enfin à partir du n°6, le n°5 -été 1990, une sorte de n°0- était encore payant, ouais, je vous avais bien dit qu'il fallait suivre). La publication s'arrête une nouvelle fois après 11 n°, car Aline et Patrice s'investissent davantage dans l'univers manga et publient le mangazine Celia.
New Wave (sans S) reviendra une nouvelle (dernière?) fois sur la scène papier en 2002 avec le retour au format 38x28 des 80's pour une quinzaine de numéros mêlant rétrospective et actualités alternatives. P. Herr Sang relate sa vision de l'aventure NW en détail ici et .


Toutes les activités de l'association Célia ici

New Wave n°2, 1980 scanné par la Fanzinothèque (ici), résolution basse, pages tronquées
New Wave n°30, 1987 scanné par la Fanzinothèque (ici), résolution basse, pages tronquées

22/05/2011

Think Positively n°2, Nantes, juin 2010

Amateurs du papier-colle-ciseaux bienvenus! Voici un zine presqu'entièrement fait à la main et qui adopte le découpage-collage comme matière première graphique. C'est beau, comme toujours, çà faisait bien longtemps que je n'étais pas tombé sur un zine dans cet esprit-là. Think Positively est le premier projet zine de Phab qui a commencé un groupe à 15 ans, ce zine à 16, organise des concerts depuis qu'il en a 18 et se lance dans une distro puisque maintenant il a 19 ans... L'année prochaine, on devrait voir apparaître son label K7 dans la région nantaise... Esprit DiY ancré dans les tripes, on ne s'étonne donc pas de lire des chroniques et comptes-rendus de la scène punk-hXc-fastcore-ultracore-mais-encore... A la lecture  de l'interview de Build me a bomb records, on se rend compte que le processus d'existence et de survie d'un label punk n'a guère évolué depuis 30 ans... faut-il s'en désoler ou s'en réjouir? Les interviews sont assez intéressantes car - et je le souligne car ce n'est pas toujours systématique dans les zines - on y apprend plein de choses! Les Lasting Values ont tout compris au rock : le dernière phrase de l'interview le prouve!
Une drôle de découverte pour moi : Eric le Violongay, un OVNI comme on en fait plus, québécouais barjot, premier ou centième degré, on ne sait plus, on s'y perd, un type fan de "le blond/chatain ou le chatain/bruns habillé en chemise uni blanc cassee & jeans noir qui me jouerait du violon" qui aimerait lui jouer du violon... Faut être probablement né après 1990 pour saisir le truc...
Les 4-5 pages sur le végétarisme m'ont encore donné envie de me tailler une belle côte de boeuf: chacun ses goûts ! Plus des chroniques zines et skeuds.


Think Positively, n°2, A4, 44 pages, tirage : 50 ex. 
Retrouvez toutes les actus de TP en couleurs ici.
Télécharger le PDF (60 Mo, merci Phab pour le fichier!)

12/03/2011

The Gossip, n°1, Nantes, France, 1989

Début d'une longue opération d'archivage numérique de ma collection de zines (environ 1200...), çà va prendre du temps, soyez patients... Tous les fichiers PDF ont été traités en OCR donc la recherche de mots-clés est possible.

Commençons par The Gossip, fanzine nantais, ayant oeuvré entre 1989 et 1994 (6 n°). L'équipe du zine a également créé le premier zine-guide de la Fête de la Musique en 1990 (The Gossip Hors-Série n°1), organisé quelques concerts, animé l'émission "Pluies et Brouillard" sur Alternantes, et édité la compilation cassette "Rock'n Noël 1989".
Ce premier numéro a été imprimé à 50 exemplaires numérotés (la mention manuscrite "18" apparaît en haut de la couverture de cet exemplaire).
Sommaire du n°1:
Elmer Food Beat, The Maniacs, The Sisters of Mercy, Martel Burin, Front 242, Why Ted?, The Adicts, Ludwig Von 88, Oberkampf, Dossier Hardcore, Link Records
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24/07/2009

Niche Homo #2, hiver 2009, Glaoucheland (UK)

Sous-titré « Superior toilet literature », Niche Homo est effectivement à placer pas très loin de la cuvette des chiottes. Parce qu’on s’y attardera longtemps (il y a beaucoup à lire), et qu’on passera un bon moment (donc joindre l’agréable à l’utile). Nick Jones, l’une des deux manettes de ce zine, est un vieux fanzineur et cela se ressent très vite : les interviews sont solides, profondes, souvent critiques, il y a du contenu et on se régale. L’échange avec Tom Hazelmyer (H-O-F, ex-Halo Of Flies, et surtout créateur de Amphetamine Reptile Records, le label des Melvins) est par exemple une véritable discussion sur les réelles motivations d’un groupe faisant un simili come-back quinze ans après un premier split. C’est d’autant plus intéressant que le groupe en question évoluait dans une sphère punk plutôt radicale et que Nick Jones l'avait déjà rencontré quelques années plus tôt. Hazelmyer se fend de quelques réflexions sensées sur les atouts du numérique, même s’il reste un indécrottable collectionneur de vinyles (quand on a édité des 45 tours sous 39 formats différents pour rendre dingue les collectionneurs, on s’en doutait un peu).

Une longue interview (9 pages) du groupe Fucked Up (Toronto) vaut à elle seule l’acquisition du zine. FU est doublement surprenant: d’abord musicalement, il se définit comme de la oi! progressive, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention ; ensuite, ce groupe se fait accompagner d’un avocat avant de signer un contrat avec un label… là, rien que le fait d’imaginer la scène fait franchement rigoler. Ces considérations personnelles primaires mises à part, ces mecs s’attardent sur le paradoxe à jouer dans un groupe à caractère « anti-social » et se voir interdire de jouer par la police pour ces mêmes raisons : « On emmerde tellement les autorités que les flics débarquent et nous disent « çà suffit, c’est fini pour ce soir ». Les flics font juste leur boulot qui est d’essayer de maintenir l’ordre, nous on fait le nôtre qui est d’essayer de bouleverser l’ordre établi, les gamins font le leur en devenant tarés et en essayant de chambouler l’ordre établi. Donc, çà marche comme prévu. Le fait qu’un flic arrête le concert démontre que notre démarche est efficace. Mais en même temps, six fois de suite, c’était hyper-frustrant et çà a dégénéré. On s’est battus entre nous. » On se fend en deux en découvrant la vie chaotique d’un vrai groupe de oi! du 21e siècle : la bagarre générale déclenchée à l’aéroport d’Heathrow (« je lui ai mis un double retourné dans la gueule, et comme je pèse 140 kg, çà l’a quasiment tué », l’arrêt immédiat d’une première partie de Mindless Self Indulgence quand le chanteur de FU se met à poil (« çà pourrait choquer le public ! »), les habituelles interrogations métaphysiques de tout groupe de rock : doit-on inclure dans l’album cette chanson sur la persécution de Britney Spears par les médias ?, « Je lisais beaucoup de livres avant d’écrire les paroles, maintenant que j’ai un téléphone portable je passe mon temps à envoyer des textos ou à jouer à la Gameboy ». « Et quand tu t’ouvres le crâne au début le concert, c’est pour te motiver ? Non, je trouve juste que le sang est un bon lubrifiant social… », il en reste quelques pages dans la même veine.

Les Vivian Girls n’ont certes pas inventé la noisy pop mais avec leurs gueules vintage trois parfums (lager, porter et stout, il y en a pour tous les goûts), on leur pardonnera beaucoup plus facilement leur resucée de Jesus & Mary Chain vs Lush. Qu’elles citent Nevermind de Nirvana comme une influence majeure laisse un peu pantois, mais c’est à cela qu’on constate qu’on est un peu snob et qu’elles, au contraire, ont gardé toute leur simplicité adolescente. L’interview trahit très bien cette spontanéité (ingénuité ?) : « On a dit que vous ressembliez à Black Tambourine… Ouais, c’est marrant parce qu’en fait un type nous a dit çà après le pire de nos concerts où on a eu de gros problèmes de sons. On a donc écouté ce groupe et on a trouvé çà super, c’était exactement le son que l’on recherchait, et c’est à partir de là qu’on a mis certaines réverbs – en fait qu’on a eu l’idée de mettre des réverbs – ». Quel autre groupe avouerait avoir modifié et trouvé son identité sonore après un concert raté qu’un gus probablement bourré aura trouvé intéressant ? Hormis cette fraîcheur des propos, çà ne vole pas très haut, mais bon c’est comme les footballeurs on ne leur demande pas, en plus, d’être forcément des philosophes (salut Vikash!).

Bilge Pump est également longuement interviewé, mais je n’ai eu envie de lire cet entretien, les gueules des mecs ne me revenant pas. Ce sera mon délit de faciès du jour.

Une BD imbitable de 7 pages occupe le cœur du zine ; le pitch : l’histoire d’un mec paumé dont le seul ami est une bite qui dépasse du mur de sa chambre… les artistes, quand même !

Comme dans tout fanzine punk, NH a sa part de « rubriques à la con », comme ce jeu-concours où l’on doit reconnaître à qui appartiennent ces paires de seins ou ces bites dessinées à la va-vite… très private joke, une marque de fabrique du genre. Pour finir, outre quelques chroniques de disques plus ou moins obscurs, j’ai bien apprécié la rubrique « Suggested zine names ».

Niche Homo #2, hiver 2009, A5, 56 pages N&B website

01/06/2009

Self Destruct #1 - Sydney, Australie - 2009

Un zine de 18 pages A4 photocopies NB. Mise en page oldschool: les textes sont imprimés en noir dans des encarts à fond blanc découpés et collés sur des mosaiques de photos assurant l'arrière-plan. Ce zine de Sydney nous propose un portrait du serial killer cannibale Albert Fish en guise de 1ère de couverture et la lettre qu'il rédigea à la mère de l'une de ses victimes, Grace Budd, en 4e de couverture. On ne sait trop pourquoi, peut-être en raison de ces mêmes lettres envoyées aux familes de ses victimes qui concourirent à sa perte - l'auteur tentant une analogie entre sa publication et celle de Fish ? Ce fanzine est en effet le deuxième essai de l'auteur, Gill Perrin, qui en a en rédigé un premier mais a renoncé à le publier pour être sûr d'avoir à regretter ce choix plus tard. Self Destruct est un titre qui n'a donc pas été choisi au hasard, comme en témoigne l'auteur qui déclare que son état mental et physique se dégrade doucement mais surement.
Au programme : Had It pour 3 pages de banalités et de poncifs sur le rock, le punk et le HxC qui finisse par un "Let Sydney Die" de circonstance. Vague impression de lire un rapport de casting pour la Nouvelle Rock Star. Pressures On est nettement plus intéressant et "authentique" (si ce mot a encore un sens) dans sa démarche. Pourquoi préfèrent-ils sortir des K7 démos plutôt que des CDR ? "les groupes hardcore font des K7 démos. Trop de groupes passent trop de temps à faire de belles démos. Mais on ne considère pas que ce sont de vraies réalisations. Les K7 sont plus dans l'esprit", les thèmes des chansons ? "En fait, je n'en sais rien, je n'ai jamais écouté les textes du chanteur, pour moi le hardcore ne doit pas être un guide moral. Je n'ai pas besoin de voir un morveux de 21 ans qui vit chez sa mère me donner des conseils sur la façon de mener ma vie". Deathcage nous raconte sa journée "Je me lève à 5 heures, fais du dessin, sort de chez moi vers 7-8 heures, vais à la salle de gym puis à ma boutique de tatouage. J'achète des disques le midi, je retourne à la boutique et tatoue d'autres personnes, je rentre à la maison, je refais quelques dessins, je dors. Bref, j'ai une vie standard." Idem pour moi, sauf que je me lève plus tard. Le reste de l'interview est également assez sarcastique et vaut le détour. La chanteuse de Crux "adore les tournées en Asie mais regrette de ne pas avoir assez de temps pour aller à la plage à cause des délais dans les aéroports, les trains à prendre, etc.", c'est çà ouais, et en plus, ma jolie, on est complètement jet-lagué, putain de rock'n'roll !
Ajoutez à cela, deux pages de comptes-rendus de soirées/concerts de la même veine que l'excellentissime Rad Party.
Je vous mets ci-dessous la want list vinyles de G. Perrin, une pratique qui revient dans les fanzines punk HxC, un biais pour dénicher des disques sans passer par ebay ou autres distro merchantiles pratiquant des prix prohibitifs. Tous vos messages de haine doivent aller à gill_perrin(a)hotmail.com. Le zine coute AUD$3 chez les disquaires.

01/05/2004

Quality Street #7 - mai 2004


Le détournement est plus qu’affaire de tradition dans le fanzinat : il est l’essence même du zine. Ce qui reste quand on a enlevé l’habillage – j’entends par habillage: l’objet du zine (le punk, le ska, le football, soi…), la teneur du discours, les qualités graphiques ou littéraires, ou leur absence totale. Dépouillez un zine de ce qui le différencie en apparence d’un autre et il vous restera le détournement. Comme un corbeau (non, pas les fans de Robert), découpez des caractères, des mots dans un journal et recomposer un texte, un titre, etc. Comme le séminal Sniffin’glue, vous voilà en train de détourner des lettres, des phrases, de leur donner un sens nouveau. Tradition à la Hara-kiri que le zine nantais Autodafez perpétuait il y a 10-15 ans et dans laquelle s’inscrit le très politiquement incorrect BurnValBurn.
Onzième opus consacré à la « Passion du Christ » selon BVB : free-party (Jay-sus premier teufeur), sexe hardcore (Marie-Madeleine dans tous ses états) et 8°6 au pays des travellers à sandales : « Alors voilà: tu sauves le monde, t’organises des teufs, tu multiplies les pains, j’en passe et des meilleures… et en échange t’as quoi ? DES CLOUS! »). Une évangile revue et corrigée qui prolonge en quelque sorte la mission œcuménique entamée dans BVB#10 par un croustillant et brillant compte-rendu de tournée des messes de Noël. Devenue chronique habituelle, la baston du mois entre skins, cette fois-ci à Ménilmontant (Paris history X). Et puis un peu de littérature avec l’auteur de polars noir Donald Goines. BVB est un zine sans adresse, dispo sur Rennes et Paris.


Bloom n°1-3, A4, xrx, gratuit.
« On a tous des souvenirs à New York, même sans jamais y être allé », une phrase choppée dans Bloom#1, un nouveau perzine, simple feuille A4 recto/verso, né en début d’année mais déjà paru 3 fois. Des dessins ultra-cheap, des textes courts mais plutôt pertinents, réflexions « en passant » sur ce que le rock peut représenter dans la vie d’une jeune Parisienne. Je ne résiste pas au plaisir (inédit, ici) de vous livrer les réponses d’Elodie à mon questionnaire sur les zines. Histoire de rappeler qu’on peut avoir 18 ans et avoir compris ce que DiY signifie (suffit-il d’être un vieux con blasé pour avoir pu penser le contraire ?).
Première fois ? Bloom est mon premier fanzine, commencé en janvier 2004. Avant, j’avais été rédactrice en chef pendant deux ans du journal de mon lycée – l’Indiscret. Et puis, en primaire, j’écrivais quelque chose comme La gazette d’Herblay (!). Un faux journal, imitation des « grands ».
Envie ? Ce n’est pas vraiment une idée neuve pour moi. J’imagine que ça date de la fameuse gazette d’Herblay. Sortir un journal, un zine : c’est voir éclore la pensée libre, enfin. Surtout, un fanzine c’est l’espace. J’adore l’esprit do it yourself, les punks. « England’s dreaming : les Sex Pistols et le punk » (Jon Savage) m’a réellement donné l’envie de faire un fanzine. Une claque. Je me suis dit : « Waouh ! Je vais faire mon fanzine ». Evidemment, pas pour le revival. Pas un truc nostalgique. J’aime écrire, voilà. J’aime aussi le rock. Un fanzine : écrire le rock. Essayer de rendre des rythmes. Alors c’est devenu une évidence.
Objectif ? Objectif : pas d’objectifs. Non pas que ce soit un projet à la dérive, inorganisé. Mais j’écris plus par envie, par coup de cœur, que par programme, par sommaire ou par objectif. Bien sûr, certains thèmes sont récurrents : le rock, l’écriture. Ce n’est pas nécessairement un projet original, il s’agit surtout de s’exprimer. De partager. J’essaie d’interviewer quelques artistes peu connus que j’apprécie, et là Internet me sert énormément.
Gratuit ? Résolument gratuit ! Parce que les mots le sont, après tout. Parce qu’un fanzine payant, ça me choque un peu. Les feuilles punks qui sortaient en 77 ne l’étaient pas. Ç’aurait été aberrant. But non lucratif, la passion est première. De toute façon, comment donner un prix à ce qu’on fait ? Le fanzine, c’est une catégorie de la presse, mais c’est aussi totalement différent. J’écris ce que je veux, je ne me sens pas obligée de plaire. Après, je comprends totalement qu’on envoie un timbre ou deux contre un fanzine. C’est même normal. On paie l’expédition, rien de plus. Mais faire payer le fanzine, c’est s’enchaîner à une formule – c’est transformer le fanzine en objet de consommation, alors qu’il représente précisément le contraire. Un prix, ça implique aussi une relation verticale vendeur-acheteur. Ça peut miner l’échange.
Webzines = mort des fanzines ? Je ne crois pas. Le net reste un espace impersonnel, un réseau où tout va vite – rien ne reste réellement. Le net et le papier : des supports différents. On ne fait pas la même chose ; le net c’est réellement sans limites, un média formidable, le monde. Le fanzine, souvent, ça reste local, confidentiel. C’est une autre approche de l’information, et des lecteurs. On connaît généralement la plupart de ses lecteurs avec un fanzine. L’échange est plus facile. Le net demeure élitiste. Limiter le fanzine au webzine (ou plutôt remplacer l’un par l’autre), c’est perdre une certaine catégorie de lecteurs. C’est privilégier les contacts abstraits, de loin. Les webzines sont très différents des fanzines, peut-être plus/mieux organisés. Le fanzine compte un nombre de rédacteurs très limité (souvent un seul d’ailleurs), sans hiérarchie ; le webzine me semble plus construit. La mort du fanzine papier ? Pas pour demain ! Internet ne remplace pas tout. Le fanzine papier, c’est la rue, les contacts directs, la ville – tout un arrière-plan urbain. Bouquins papiers contre bouquins électroniques, c’est la même question. Finalement, on devrait peut-être penser complémentarité des deux.
La spécificité du fanzine ? Le support ! Le papier, la feuille. C’est émouvant. L’objet. Je ne suis pas fétichiste, mais j’ai toujours préféré le papier aux pages net, les lettres aux mails. Le fanzine : ancré dans la réalité. Tu le sens exister. Un fanzine : un univers, forcément inédit. Un monde minuscule. Une tentative d’art, même humble, même timide.

Prière d'un soir n°8, A5, xrx, gratuit
Quatre ans d’absence et un retour peu remarqué pour cette newsletter metal vendéenne plutôt iconoclaste puisqu’il n’y a ni news, ni chroniques mais cinq itws. Les questions posées aux groupes (Unleashed, Trepalium, Disgust, Ipsum et Zuul FX) sont toujours les mêmes, ce qui rend la lecture un peu pénible, mais certaines sortent quand même du lot: « Disgust, quelle position avez-vous du christianisme (sic) ? » « Je hais les religions (toutes), toutes formes d’esclavage passif ki détruit l’aptitude à penser par soi-même… Je m’intéresse au ‘‘Left-hand path’‘… » qui, rappelons-le, est aussi une forme de religion, mais assimilée au satanisme (les Sétiens notamment)…

Bandoppler n°3, $4.5, offset couleur.
Très proche musicalement de Copper Press, Bandoppler est un zine plus "esthétisant", avec ce côté prétentieux-à-deux-balles que l'on connaît tant de ce côté-ci de l'Atlantique, rue de Rivoli. Non pas que le zine soit mauvais, loin de là, mais à force de toujours chercher l'originalité dans le traitement des sujets (l'itw de Nick Cave est du style vieux pôtes de chambrée sur le retour - ce que Sieur Cave goûte moyennement), on succombe facilement à la vanité (un conseil : réécouter l'intro du premier LP de Diabologum, et s'en convaincre). Les dessins est les strips sont par contre excellents.

A l’arrach n°1, 2004, 26 pages A4, xrx, prix libre (Price Liberation Front ?)
Ceci est un zine punk anti-spéciste, libertaire et vegan. Il s’est donné la tâche de présenter, sans aucune volonté de prosélytisme selon l’édito, le spécisme et tous ses avatars (pas mal de définitions permettent de faire une bonne mise à niveau (ainsi, on retiendra avec intérêt que les crudivégétaliens ne sont pas des gens amateurs de mots croisés et que les fructariens ne sont pas des fainéants)). Pour se convaincre de la maltraitance des animaux de ferme, une certaine Brigitte A. nous propose de « suivre la vie d’un des ‘‘pensionnaires’‘ de l’élevage : enlèvement, séquestration, engraissement, transport et abattage », ouh là, c’est du sérieux, elle pourrait peut-être proposer son concept à TF1 : La Ferme des Célébrités, avec engraissage et abattage au menu. Puisqu’on est dans le créneau star de la télé, ALF est aussi l’Animal Liberation Front. Apparemment il suffit de libérer un animal pour en faire partie (mais détacher la laisse du chien de votre voisin ne suffit pas). Précision du zine: ce nest pas parce que les Alfistes sont cagoulés qu’ils font partie de l’IRA (l'amalgame est si vite faite n). Paradoxe incroyable, ils n’hésitent pas à interviewer Kangourou zine (alors si c’est pas de l’exploitation gratuite des animaux, ça...). Et puis, comme toujours, des recettes, des liens (dont un pour pouvoir s’acheter des chaussures 100% synthétiques – mais rien sur le déodorant qui devrait aller avec), et des conseils : j’ai particulièrement apprécié « Rendre son chien et son chat végétariens ». L'été approchant, s'ils avaient une recette pour rendre les moustiques végétariens, j'apprécierai grave.

Pascal avait promis d’arrêter Kangourou après le n°18. Mais le fanzine c’est comme la cigarette (« le fanzinat peut nuire gravement à votre entourage » devrait être obligatoirement inscrit en bas de chaque couv) et voilà donc le n°20, rebaptisé Kangouroï pour l’occasion, peut-être pour rappeler qu’après la forte dose de metal du numéro précédent, il fallait revenir à l’essence même du projet kangourien : le punk et la oi!. On retrouve évidemment le franc-parler et le langage crû habituel du zine (pourquoi faire dans la douceur quand on peut faire efficace !). Punk qui tâche avec Garage Lopez, Maïté les Moules, Les Grilles Degoûts, Ze From Age Ki Pu (ceux-là s’ils avaient pas envie de répondre aux questions, ils pouvaient le dire d’emblée)…ouais ben déjà on remarquera qu’au niveau des noms de groupes l’inspiration semble faire défaut à la scène actuelle, ça a quand même moins de gueule que Komintern Sect, Reich Orgasm, Parabellum et consorts. Les Allemands The Shocks et les quasi-allemands Swattack relèvent le niveau (mention spéciale à ces derniers pour leur itw très « vivante »).

La conception de ce fanzine a nécessité l'asservissement d'une souris de type Microsoft Wheel Mouse Serial 83351-576. Celle-ci a dû être abattue après usage, mais par solidarité idéologique avec nos lecteurs vegans, elle n'a pas été mangée.

01/01/2004

Quality Street #5 - janvier 2004


L’image du paysage fanzinesque hexagonal peut-elle être saisie fidèlement à travers les recensements de l’Officiel ou de la Fanzinothèque ? Si l’on croise ces deux sources de données, les zines punks tiennent le haut du pavé, même si, il faut bien l’avouer, le punk est désormais une catégorie-poubelle où l’on y met un peu tout et n’importe quoi. Grands absents des recensements, les zines HxC sont pourtant loin d’être inexistants. Par culture d’un underground quasi intégriste, par rejet de cette inavouable adulation du rock business qui transparaît – car c’est le nerf de la « guerre » – dans tous les autres styles musicaux (punk compris), le zine HC se montre moins enclin à se faire ficher, se faire adouber par une quelconque institution, même philanthropique (la fanzino, par exemple). L’activité fanzinesque du HC est pourtant toujours importante : Burn Out #9, Black Lung #11, WeeWee #8, DimWit #2. Ce dernier ouvre avec une itw de Costa’s Cake House, des mecs qui se sentent concernés par l’environnement, c’est bien, c’est bien, il en faut aussi. Le chanteur d’Unholy Grave nous apprend que son batteur a un ordinateur et qu’Internet, c’est super, merci le Japon ! Heureusement le niveau se relève carrément avec Submerge et Abstraction qui témoignent de l’engagement dans la scène HxC : groupe, zine, label, distro. Quelques conseils de lectures inutiles et 20 kroniks zines pour finir. Fecal Forces Zeen #7 lui vient de Croatie et s’est fait raccourcir : il revient au format A5 que l’on aime tant. Ce n°7 est estampillé « Evil issue », succédant aux « Flesh » (#6 : SM bondage rock, sexe alternatif) et « Chaos » issues. Un label qui donne le ton puisque le zine s’ouvre par une lettre, assez sidérante ma foi, de deux révérends wogss californiens (église anarcho-gnostique thélémique éditant le zine Daemonolatria 696) revenant sur la publication récurrente dans FFZ d’écrits de Crowley ou des Neuf Commandements sataniques de Lavey. Turbulence fait le point sur l’occulture (la culture occulte populaire, c’est-à-dire sans gourous ou « sorciers autorisés »), sur l’état d’avancement des travaux de l’Association des Astronautes Autonomes (dont le projet, rappelons-le, est de construire une navette spatiale afin d’organiser des raves dans l’espace (les free-parteux ont intérêt à mettre de l’argent de côté dès maintenant) et de pratiquer le sexe en gravité zéro (Mickaël Youn en fait-il partie ?). Vous aurez même le droit à la réponse à la question « Do you think all Satanism sucks ? ». Ce zine est vraiment hallucinant et la recension des zines punk-HC croates est indispensable !

Vicomte de Neurasthénie, n°3, 2002, 1 €

N’éteignez pas vos bougies ! Le Vicomte de Neurasthénie, zine black metal, est de retour. Un billet d’une page « Chrétiens et métalleux » où un curé d’Orange, né en 68 et vicaire depuis 94, nous apprend que « non, les metalleux ne sont pas des idiots », « certains jouent même très bien de la guitare », « seuls quelques-uns sont des tueurs de prêtres (sic) », etc. Et en plus, une suite est prévue. Plus loin, en toute logique, 2 pages sur « Qu’est-ce que le satanisme ? » et puis, rassurez-vous, les habituelles pages consacrées à Atari. Ben quoi, On a le droit de tuer des prêtres, profaner des tombes et aimer Pacman, non ? 17 kroniks zines (BM en grande partie), compil CDR en option.


Les Litanies Infernales n°1
Un zine imprimé à 81 exemplaires et dédié à l’art extrême ; en réalité, la scène pagan black metal française (où l’on constate que les projets solos sont désormais légions). Ce zine est mort mais des copies tournent encore sur les distros.
Newsgrave n°5, 2002, $5
Pour en finir avec le sombre, Newsgrave, un zine gothic d’Hollywood qui reprend le flambeau abandonné par Propaganda (New York) puisque ce dernier est désormais majoritairement axé fétichisme (le sous-titre « Gothic chronicle » y est devenu « For women and men »). Fear Cult est en itw et en poster. Baby Fiend (la fille de Bela Lugosi) nous explique qu’en vertu des lois de l’Etat de Californie, Universal pourra fabriquer des GI-Joe à tête de vampire (celle de son père) sans lui reverser le moindre droit. Le vampire vampirisé en quelque sorte. Itw de Velvet Eden, représentants de la mouvance gothic queer (ou J-rock visualkei si vous préférez), qui a forcément splitté depuis (c’est la règle dans le J-rock). Une rubrique originale enfin : comment réussir vos photos lors de concerts gothiques (où l’art de ne pas utiliser le flash).

French Violation n°8, 2003, 4,5€

FV suit l’actualité des Depeche Mode : ce numéro est consacré à la sortie de Counterfeit² de Martin Gore. Comme tout bon FANzine qui se respecte, FV est complet (revue de presse française 2003), précis et pointilleux (chaque morceau joué live est analysé), et en plus superbement imprimé. La typologie des spectateurs du concert de la Cigale est un témoignage ethnologique remarquable, il vaut à lui seul le détour. Quelques infos sur la gravage et les protections anti-piratages (les fans, quand même !).

Alternative Magazine n°2, février 2003

C’est marrant mais je n’avais jusqu’ici jamais imaginé qu’en Turquie puisse exister une scène alternative vraiment active. L’influence de clichés désuets (un pays qui serait dirigé par des tortionnaires) entretenus par le mensonge permanent de nos chers médias (dès fois qu’ils s’aviseraient de demander leur entrée dans l’UE..). Syndrome post-Midnight Express, peut-être aussi. Alternative Magazine #2 sorti début 2003 prouve le contraire (le 3 a paru sous forme de newsletter en fin d’année) : la tendance lourde est grind, mais avec quelques penchants death et gothics marqués (The Gathering en itw) ; des contributions de zineurs roumains (la scène black metal) et brésiliens permettent de remplir plus de 40 pages A4. Malheureusement, on n’y apprend pas grand chose sur la scène locale : itw de Courtyard et kroniks de 5 zines turcs. Par contre, les rédacteurs sont bien affûtés sur la scène tchèque (la géographie, quand même !). Et apparemment férus de météo : toutes les itws commencent par une question sur le temps qu’il fait chez vous…

GBH+support versus Charged GBH

Je vous parlais brièvement de la tournée GBH+support dans QS4. Peu de temps après, je reçus un mail tout autant laconique qu’agressif de Colin Abrahall : « DON'T USE OUR FUCKING LOGO THEN ! IT WILL CONFUSE PEOPLE AND THEY'LL THINK WE'RE PLAYING ». Rebecca du site Punk&Oi in the UK ayant cafté la veille ; j’imagine très bien la scène : « Hey, copain Colin, il y a des Frenchies qui ont piqué le logo de ton groupe, c’est mal, non ? hein copain, Colin, tu te souviens de moi, c’est Rebec ! ». Les Charged GBH se mettent à faire dans le copyright, maintenant ? Le détournement devient interdit ? Et pourquoi pas “Law is the law” tant qu’on y est? Ce à quoi j’ai répondu, un peu moins laconique : « Hi Man ! I would be pleased if you don't use the name of Colin Abrahall. It's unfair to spoil the memory of this old fucking bastard, now sucking Sid Vicious in hell, as Wattie Buchan told me last summer. GBH died few decades ago and I don't believe in the existence of cyberghosts. So, let me tell you that we're not a playing band but a fucking talking band made of hardly rotten academics. We will talk about this lovely and stinking hoax called punk music: from fanzines to major companies surrenders. From torn wears to fashion movement. "GBH+support" conferences are totally free and we're doing that only for fun: "Do what you do (but know why you're doing it). Do what you do for fun", can't remember who tell me that? So it can rain punks and dogs on us, we're ready for that and waiting for them with pieces of broken bottle (as it has always been, isn't it ?) Well, GBH is Guibert, Bonniol and Hein, do you think their parents must change their names ? Fell free to come and play for nothing else than fun and fuck... Take care, and stop thinking you're Colin, that's a bad joke ! ». Depuis je n’ai plus eu de nouvelles : les vieux punks auraient-ils perdu de leur verve d’antan ? Ou bien est-il déjà en train de contacter son avocat ?

Underground investigation n°43, 4€

Un très bon zine metal qui a fêté ses dix ans d’activisme. Une infographie claire comme du Stradivarius. Les zines sont classés selon leur contenus en « femmes à poils » (ce « s » terminal m’interpelle : est-il volontaire ? S’agit-il un recensement de la nudité féminine, ou d’un classement quantitatif de leur pilosité dans la pure tradition metal old school ? Qu’importe, car l’on se rend compte que le metal n’est plus ce qu’il était, puisque c’est un zéro pointé pour tous. 27 itw dans ce n°, dans un spectre très large, même si le heavy domine (Falkirk, Breakpoint, MZ, Killers, Overstep, etc.).

Artefact n°28, janvier 2004, gratuit

Un freezine metal qui commence à être incontournable. Une seule itw (Inhume), 63 kroniks et un compte-rendu de concert comparatif Iron Maiden/Metallica plutôt bien foutu : l’analyse (empirique) du publis présent montre que M a perdu une partie de ses fidèles au profit de la nouvelle génération élevée au néo-US, alors que IM draine principalement des vieux hardos (les true metalleux s’y faisaient rares, parait-il).

Metal Integral n°23, septembre 2002, 2€

« MI le fanzine qui donne envie de headbanger » fête ses 4 ans et son 23e numéro. Chapeau bas ! La troisième partie de « La légende Metallica (année 1983) », un éclaircissement sur les définitions du Porg (clair à guttural), suivi de 8 kroniks zines.

Walked In Line n°22, décembre 2003, 4,5€

WIL vient d’ouvrir une boutique à Beauvais, le Rockstore. Cela pouvait expliquer le retard et le faible nombre de pages (24) de ce numéro. La réalité est tout autre : cette satané confiance aveugle que l’on fait à l’informatique n’en finit pas de jouer des mauvais tours. WIL23 v1.0 a disparu dans un crissement de silicium, l’enquête sur les webzines perdue corps et âmes, pas mal d’itw aussi… on saluera alors le courage de Chris et Laetitia qui ont tout repris à zéro pour nous livrer ce n° en moins de 3 semaines. On y apprend que Gogol Ier est devenu un cyber-warrior, que par sa mobilisation il a aidé à libérer José Bové (ah, c’est lui !). Gogol ouvre évidemment le CD 27 titres.

Punk Planet n°55, mai 2003, $5

Pour finir, jetez-vous sur PP55 qui consacre un dossier aux zines (« la revanche de l’imprimé ») et montre qu’aujourd’hui l’édition n’a jamais été aussi accessible aux décapitalisés (les pauvres, quoi). L’édition DIY gagne du terrain, c’est tout de mêm l’un des avantages de l’informatique. Un court article sur l’histoire des zinothèques (il y en aurait 32 dans le monde). 35 kroniks zines.

Quality Street ne contient pas de sang de chauve-souris.

01/12/2003

Quality Street #4 - décembre 2003


Barricata n°11, décembre 2003, 2.5 EUR
Ben ça alors, Barricata passe au grand format, à l’impression offset, et augmente de fait son tirage. Déchirant l’enveloppe kraft, surprise et déception m’envahissent tout d’abord. Je n’ai jamais vraiment aimé les fanzines qui « deviennent grands ». Lorsque, début 1990, l’un de mes premiers fanzines, The Gossip, passa de la photocopieuse à l’imprimerie, de la machine à écrire à la PAO, de quelques centaines d’exemplaires au millier (et bientôt 5.000), j’avais déjà éprouvé ce phénomène de rejet ; d’ailleurs j’y contribuai très peu, et seulement sous la contrainte des autres « gossipmen ». C’est exactement le même sentiment qui m’est revenu en découvrant ce Barricata #11, c’est comme çà, çà ne s’explique pas (si ça s’explique sûrement, mais à 75 € la séance d’une heure, je peux encore me passer de savoir pourquoi). L’imprimerie fabrique des produits identiques, en quantité infinie, tandis que le fanzine reste artisanal, au tirage forcément limité (cette limite étant la capacité mentale du fanzineur à accepter ces tâches abrutissantes que sont le pliage/découpage/agrafage). Oui mais voilà : Barricata fait partie de la «race» des gens qui font et non de ceux qui parlent et ne font rien (André Malraux, Espoir), alors on laissera ces considérations stériles au placard et on s’attardera longuement sur leur dossier « Pendant qu’on tue en Palestine » dont la citation introductive des Bérus n’est peut-être pas si anodine que cela puisque ce sont ces mêmes BxN que l’on retrouve un peu plus loin. Des BxN qui nous disent qu’ils n’ont pas grand chose à dire, que le buzz ils ne le comprennent pas vraiment, qu’ils pensaient juste faire un concert comme çà, parce que leur pote Brossard (programmenteur attitré des Trans) le leur a demandé. Innocents Bérus ? On se laisse aller à les croire sur parole. Papy Brossard est un filou, lui savait sûrement ce qu’il faisait : « passez donc faire un tour, comme en 86… », faire scintiller la flamme de la nostalgie, et comme Loran a justement la guitare qui le démange... Ces Bérus-là sont touchants de naïveté : « Là, j’apprends que ce sont les maisons de disques qui achètent les couv des magazines». Eh oui les gars, vous aurez droit à la couv de Rock & Folk malgré le fait que vous vouliez être sur celle de Punk Rawk… Marsu prend la suite, pour une itw qui viendra compléter celle de No Gov (cf. QS2) : « un concert des Bérus en 89 ça coûte combien ? », pas franchement utile, mais les historiens du rock apprécieront le moment voulu. Revenons à la Palestine : « 6 semaines sur une terre brûlée, récit fragmentaire ». Le précepte de base, celui qui déclenche ce franchissement de la Méditerranée est, en apparence, simple : « Parce que nous voulions juger par nous-mêmes. On ne délègue pas sa pensée sur un sujet aussi brûlant ». Positions bien discutables : pas besoin de mettre sa main au feu pour savoir que ça brûle… et que peut donner une immersion dans un état en guerre où tout mouvement est contrôlé, tout déplacement se doit d’être justifié ? Le début du récit irrite : une sorte de voyeurisme sourd de la prose, excitation mal cachée devant une société qui vit au rythme des fusils-mitrailleurs : tables de presse du Hamas, de la Djihad islamique, manifestation en armes d’une Brigade des Martyrs d’Al-Aqsa ? Oui, et alors ? Qu’est-ce ça change au sort des Palestiniens ? pensé-je… La citation de Malraux revient, lancinante… ceux qui parlent, qui regardent, ceux qui agissent… Mais de ce voyage, reviennent aussi deux interviews : l’une avec Michel Warschawski (A tombeau ouvert, éditions La Fabrique, 2003), l’autre avec Nassif, responsable d’une ONG à Ramallah. Finalement j’aurais aimé me contenter de cela, de ces témoignages des deux parties, celui d’un juif anti-sioniste, celui d’un palestinien de terrain, ceux de deux hommes qui œuvrent, de part et d’autre des murs et des barbelés, pour une improbable paix. Leurs propos sont simples, dénués d’artifices, essentiels. Le sensationnalisme du « M16 dans le dos » ne les affecte plus, il y a bien d’autres priorités. Eux agissent, les faire témoigner, c’est agir à leurs côtés. Merci pour cela, donc. Faire parler les étudiants, les paysans, les médecins, voilà le combat qu’aurait dû offrir plus largement Pâtre. Pas ce carnet de voyage teinté malgré tout de narcissisme. J’avoue que lire ensuite l’interview des Frelons ou des Apaches n’a pas été facile ; la futilité du rock’n roll ne m’ayant probablement jamais autant sauté aux yeux. D’ailleurs j’ai survolé. Pour en finir avec ce Barricata nouvelle formule, REFLEXes nous ramène alors sur la scène politique en évoquant les scènes musicales fascistes et néo-nazies en Europe. On s’abonne pour 10 EUR (3 n°). 11 chroniques zines.

Ceci m’amène tout naturellement à « Sur les terres du Rock Identitaire Français – Acte 2 » édité par Ras l’front. L’ex-gossipmen Matoo-Watoo, inventeur du multi-top chiottes en 1989 (cf. QS3 – à ce propos les Canadiens de Katalogue se demandent désormais qui est donc ce Matoo-Watoo qu’ils ne connaissent pas) me l’a fait parvenir en compagnie de ce superbe autocollant « Sauvez la démocratie, mangez un facho », détournement de l’ogre de Goya mais qui ,moi (nous), me ramène inévitablement aux délicieux Trisomie 21. Ce deuxième volume apparaît davantage comme un complément au précédent dossier qui reste lui indispensable, une mise à jour discographique et un « dictionnaire des citations ». L’ensemble est très descriptif (trop, à mon goût) et les dénonciations parfois tellement caricaturales qu’elles en deviennent inefficaces. Là encore, toute une série de bons conseils pour combattre le RIF, mais il eut été préférable, à mon humble avis, d’y ajouter une liste des actions effectivement menées sur le territoire. Parler de ce qui se fait est toujours plus efficace que de ce qui devrait se faire.

Kérosène n°2, automne 2003, A4, gratuit.
J’ai rencontré Dan de Kérosène l’été dernier à Montaigu. L’interview a été diffusée dans Sniffin’glue et retrace l’histoire du zine, des fondations nancéennes à l’exil montacutain. La nouvelle formule de Kéro, gratuite, séduit inexorablement. Et à chaque nouveau numéro un peu plus. L’ambiance graphique est celle que l’on connaît dans les zines américains, de Maximum RnR à Copper Press.Dans le n°2, les feu-Second Rate et Seven Hate sont à l’honneur. Itw bilans avec cette once de nostalgie qui pointe déjà avant même le round final. 1000 travels of Jawaharlal a trouvé un nom qui fait qu’on s’intéresse forcément à eux, bien joué. Le désinCarné Brotherfab évoque cette nouvelle réinCarnation stoner qu’est Caldera, une histoire de famille nous avoue-t-il d’emblée, mais cela n’empêche pas les questions cinglantes.
Pour rester en famille (celle, élargie, du metal), je signale la sortie « irminente » du bouquin de Fabien Hein : Hard rock, heavy metal, metal. Histoire, cultures et pratiquants. 320 pages qui tuent, Ozzy en est encore tout retourné (fallait pas le lire en faisant du quad). Je n’en dis pas plus, toujours une question de déontologie… ou de doigts dans la prise ?

Baywatch Korps n°1, 2003
Chose promise : Baywatch Korps. Un zine HxC (dans l’âme si ce n’est dans les groupes présentés) totalement allumé (pléonasme ?) dans la lignée de Trash d’encre ou de Massacre (et ce n’est pas vraiment un hasard, mais cela ne nous regarde pas). Du A5 bien roots, colle et ciseaux. Une nouvelle porno où l’on retrouve la désormais célèbre Sabrina (QS3), une itw de Bruce Campbell (Evil Dead) tout juste découpée dans TéléCinéObs. Bref du shit zine de pro (10 ans d’expérience, c’est comme le Nutella).



Daily Misquamacus n°9, 2003
DM m’a été ramené par G. (from GBH+support) de passage à Clermont. Un A5 bilingue metal punk-oi! avec des mini-posters A4 au centre (photos de concert) : un OK podium! pour skinhead en quelque sorte. Mais comme le type qui prend les photos doit être à peu près aussi grand que moi, on voit plus les crânes luisants des mecs devant lui que les groupes sur scène… Enfin, on y trouve une dizaine d'itw la plupart malheureusement réalisées par correspondance, me semble-t-il : The Warriors se contente de répondre par oui ou par non à des questions pourtant loin d’être inintéressantes (fallait pas les inviter), Litham groupe metal algérien ne pipera mot sur Bouteflika (on ne sait jamais), GBH rappelle à qui l’aurait oublié qu’il est un groupe punk. A propos de GBH (et pour ne plus en finir avec le copinage, et encore, là, on fleurte même avec l'auto-promotion), la tournée « GBH+support » qui démarre en janvier est celle d’imposteurs, n’hésitez pas à leur envoyer quelques tessons de bouteille au passage (et visez donc en priorité le grand à lunettes).

Funk-U n°8, fevrier 2002, 35 Francs
Funk-U sortait en 2002 son huitième et dernier numéro. Superbe zine style Abus Dangereux (avec CD donc) édité par le Mothership Funk Club de Paris, une asso avec à sa tête un troupeau de funkateers dont Blaise Wonder B, un vrai malade qui possède plus de 12 000 disques de funk. Impossible aujourd’hui de mettre la main sur un quelconque site web de cette asso (mais allez jeter un œil sur wegofunk.com, « l’univers des musiques afrogrooves », ou fonkadelica.com, ça déchire pas mal (faut monter le son) – ce dernier ayant toutefois vendu son âme à la fnac, on évitera de s’attarder trop longtemps car ça pop-up dans tous les coins). Funk-U avait mis Bigg Robb (Zapp) en couv, black bibendum ayant probablement tourné dans le «Fat» de Weird Al Yankovic. Le récit d’une renaissance, ou plutôt d’une nécessité d’aller de l’avant après le décès de Roger Troutman (l’une des inépuisables banques de données seventies pillées par les rappeurs US), abattu par son frère au sortir d’un session studio en 1999. Les clefs du succès du funk ? tout simple : « Le funk, c’est comme des macaronis au fromage, des hamburgers et de la pizza. Les gens aiment çà. En plus, le funk n’a pas d’effets négatifs ». Ben si quand même : ça fait grossir, man !

Excit n°4, été 2003, 2,5 EUR
Excit est basé en Vendée, des enfants de Rabbits, peut-être ? Vu de loin, ce prozine me rappelle Magic Mushroom du temps de sa splendeur, mais c’est sûrement dû à ce sous-titre : « indie support music » qui m’évoque irrémédiablement chemises à fleurs ou à pois (Floride), jeans gazelles, coupe au bol cheveux tombant pile-poil sur les yeux (super pénible), converse qui dégagent : the shoegazer style, en somme. Ouais, sauf que pour le baggy-sound faudra repasser (et, désormais, je ne vais pas m’en plaindre) : Cheval de Frise et Room 204 valent mieux que North Side et les Charlatans. L'indie music, ce n'est plus de l'indie pop, faudra s'y faire. Sanjam records livre clefs en main la façon de monter un label indé (merci), mais comme il tape dans l’emo, j’ai envie de trancher dans le vif (on sauvera quand même le split Second Rate/Flying donuts), ouais mais voilà, ils sont quand même nantais. Alors attendons encore un peu, le linge sale vous savez…

Les contacts:
Barricata c/o Crash disques 21 ter rue Voltaire 75011 Paris rashparis@hotmail.com
Baywatch Korps Simon Vandenplanque résidence Cèdre bleu appt 11 45B avenue de Lattre de Tassigny 59190 Hazebrouck
Daily Misquamacus pas de contact
Excit 19 bis rue du moulin 85390 Cheffois excit@free.fr
Funk-U 37 rue Claude Tillier 75012 Paris bsmprod@free.fr
Ras l'front BP 87 75561 Paris cedex 12
Kerosène 16 rue de l'égault 85600 Montaigu kerosenefanzine@wanadoo.fr
Abus dangereux BP15 33031 Bordeaux cedex abus@viciouscircle.fr
Copper Press - Maximum RnR -
The Gossip

Quality Street ne fait pas grossir les femmes enceintes.

01/11/2003

Quality Street #3 - novembre 2003


Copper press n°16, été 2003, 96 p. 21x21, $5 (+ 1CD)

Depuis quelques temps déjà, CP s’est affirmé comme un incontournable d’une certaine (white) street culture US, laissant grand place aux graphistes et photographes et proposant toujours une mise en page osée, limite prétentieuse. Dans un style plus luxueux que MaximumRnR, mais pas forcément moins pertinent. Basé sur les rives du lac Michigan, juste en face des trottoirs arpentés par Steve Albini, l’ambiance oscille toujours entre HC et post-math rock, agrémenté comme il se doit de quelques pincées de skate. Ce coup-ci, les Giddy Motors ont (enfin) droit à 2 pages, auraient mérité plus, et mieux, alors on se rattrapera en réécoutant « Make it pop » (Fat Cat rcds). Via Tania est australienne et ouvre le CD, tant mieux pour elle, tant pis pour nous (méchanceté gratuite). On s’attardera plus longuement sur Matt Hulme, illustrateur à qui l’on doit la couv (déclinable en 2 versions : Him/Her) et 16 autres pages d’itw/dessins dans un style aussi torturé que les gribouillages de Daniel Johnston ou les ignobles Beavis & Butthead (mes références en la matière sont limitées). Hulme a cette magnifique phrase conclusive : « There’s nothing like a little Lego Chewbacca », on ne peut qu’applaudir. Notez que la méga-promo de Noël c’est la quasi intégrale CP 1 au 17 (le 4 est épuisé) pour 55$ (+6 ou 7 CD 20 titres), ajoutez-y, pauvres européens, 35$ de frais de port…ça calme.

Dig it! n°29, octobre 2003, 48 p A4, 4,5 EUR
Autant l’avouer d’emblée : en général, 95% du contenu de Dig it! m’est totalement inconnu. J’ai toujours eu l’impression que ce zine et moi vivions dans deux dimensions spatio-temporelles différentes (sans savoir vraiment lequel de nous deux est en phase avec les horloges atomiques qui règlent nos montres à quartz – c’est d’ailleurs probablement à cause de Dig it que je ne porte plus de montre. CQFD). Le garage, disons-le aussi c’est pas mon truc (complexe œdipien penseront certains). Alors si je vous parle du n°29, c’est qu’en couv il y a Turbonegro et qu’évidemment, pour une fois, je me sens un peu plus à l’aise (7 pages d’itw/compte-rendu de tournée à dévorer). Un peu plus loin, Martin Savage (du zine suédois du même nom) et deux de ses groupes du moment : les excellents Sons of Cyrus (rock qui tâche) et The Locomotions. Par contre, la période « post-Beat pré-heavy et la fusion post-Sgt pepper pré-prog de la pop et du psychédélisme » eh ben j’aime moins, mais c’est sûrement parce que je suis un peu sectaire.

Toxic Flyer n°34, 2003, 64 p A4, $0
Autre enfant illégitime du grand MRnR dont il a le format et la texture, ce TF à livraison annuelle se la joue davantage punk-rock. Le programme est très très chargé mais la plupart des itws ayant été réalisées par email (une véritable plaie), les échanges manquent de consistance, les réponses étant souvent trop sibyllines (KMFDM ou Candy Ass, par exemple). Porn Rock, Nashville Pussy, The Nuns et Toilets Boys y font quelques extras à placer évidemment en-dessous de la ceinture. Pour amateurs only. 18 kroniks zines.

Heart AttaCk
n°39, août 2003, 64 p, $0.5

Même genre que le précédent mais pur HxC style. Longue itw d'Evasion Kid à lire absolument. + Death Squad, End on End, Del Cielo. 41 kroniks zines.

Ker Bloom
, n°41, avril 2003, 10 p. A6, $2
Une courte nouvelle avec pour intro « sonore » les Sugarcubes. De l’opportunité de manifester pour des sans-papiers dans l’Amérique de la Dinde au moment où les bombes pleuvent sur Bagdad. Dans la pure tradition des perzines imprimés sur des presses clandestines.

Un fanzine à la taille de mes ambitions, n°9, septembre 2003, 12 p. A6, 1 €

Perzine entièrement graphique. Ce que Dominique A ou Philippe Katerine auraient probablement produits si au lieu d’une guitare on leur avait mis un crayon feutre entre les doigts. Ecole de la page blanche, un peu naïve, le quotidien d’une jeune nantaise qui croque ses contemporains avec une distance parfois troublante.

Katalogue n°3, automne 2003, 46 p. A4, Can$5
K s’inscrit dans la longue tradition des tribunes multi-thématiques où se mêlent textes politiques, réflexions sociétales, élucubrations absconses, reflets des personnalités quasi incompatibles qui composent donc ce qu’il faut bien appeler une rédaction. Un seul mot pouvait les réunir et leur fournir une ossature pour ce n°3 : rockstar. Un terme qui va se décliner en mots, en dessin, en roman-photo, photomontages, etc. Mention spéciale au multitop chiottes photographique dont la paternité sur notre continent revient au gossipman Matoo-Watoo. Livré avec un improbable et véritable coussin léopard et un bracelet taillé dans une cravate. Pour un prochain numéro, envoyez vos lettres d’amour à Staline. Ces Canadiens-là ont l’antigel qui tourne, on en redemande.



Il n’y a plus rien n°1, octobre 2001, 40 p. 3,11 EUR ou échange.
Emo HxC au menu principal de ce zine périrennais superbement imprimé. Yage, K-Fuel (ex-Kérosène), Burn Hollywood Burn et Song of Zarathustra laissent de longues itws. Mais j’ai préféré les billets « Il était une fois la scène harcore » et, surtout, « (Je suis un con) ». Le n°2 doit sortir en janvier sous format A5 « à l’arrache ».

Trash d’encre
n°2, 76 p. A5, 4 timbres.
Du zine ultra-roots dans une veine HxC grind metal : l’itw de simon du zine Massacre (retour à l'envoyeur) aussi inutile qu’hilarante. Une Sabrina qui se prend pour Virginie Despentes (la suite - avec la cousine rousse - dans Baywatch Korps n°1, on en parlera dans QS4), 2 pages to be "Aware". Côté kroniks y a tout ce que vous voulez : d’Axel Bauer à Daemusinem en passant par Bratisla Boys et Immortal… Bref, un peu de de tout et beaucoup de n’importe quoi dont 27 kroniks zines. Et en plus c'est super mal imprimé (Lo, faut la tèje ta jet d'encre!). L’indispensable zine du mois.

Wee Wee
n°8, 46 p. A5 + This heaven gives me migraine n°1, août 2003, 46 p. A5, 2 EUR.
WW revient (après 2 ans de silence) en split-zine avec l’ex-In dust we trust qui a désormais décider de faire du one-shot et de changer de nom à chaque zine (le revival des 80’s atteint aussi les zines, tant mieux!). La mise en page en tête-bêche (ou en 69 pour les non-philatélistes) est un peu gonflante mais c’est l’exercice qui veut ça (je crois que je préfère largement les common-zine car il y a une vraie démarche commune et pas une juxtaposition d’idées parfois incompatibles) Enfin, revenons à nos toulousains : WW nous charge d’un édito qui règle pas mal de comptes avec la prolifération de zine/webzine HxC. Si on ne peut qu’adhérer aux propos de David, il faut avouer qu’on sent derrière ces animosités une sorte de conflits générationels entre ceux qui on vu évoluer un mouvement depuis ses origines (en l’occurrence le HxC) et ceux qui prennent le train en marche et, voulant être calife à la place du calife, se montrent plus royalistes que le roi (phrase aussi contradictoire que le mouvement HxC actuel pris dans sa globalité). Les 8 pages d’itw de l’asso végétarienne et végétalienne d’informations sont à ce titre assez exaspérantes. Heureusement, Pat Herr Sang accorde une longue itw sur l’histoire de New Wave.

New Wave n°6, novembre 2003, 8 p. A3, 1,5 EUR.
Quelle couv généreuse ! Divine, l'acteur fétiche de John Waters, qui inventa la crête mohican en 1974 (film "Pink Flamingos") et dont s'est inspiré Sid Vicious pour "My way". Pourquoi ? Parce que Malcolm McLaren était aux States à cette époque, puisant des idées dans l'underground US et a ensuite recyclé sur les Sex Pistols (merci Pat'). Sinon, au sommaire, le festival Punkista (good job, MP), Dada Stunt Girls (riot Hollande), Liz McGrath (punk graphiste de LA), United Dead Artists (Blanquet et graphistes associés), l'année punk 1979 (dernière partie, déjà ?), une critique de la récup' punk par Naf Naf, un article sur une soirée goth par BB Coyotte. Et la suite (promise dans le n°5) de l’itw de Mark Perry ? Les n°1 à 5 sont disponibles en pochette avec un 45T de Flaming Demonics et un pins metal de la désormais célèbre chauve-souris (idéal pour aller voir Marilyn Manson) et tout ça pour seulement 8 EUR.
Carpe Diem n°1, sept. 2003, 48 p. A4, 2 EUR.
La newsletter Les Monkeys font leur zine prend de la galoche et des euros et devient zine payant. La scène clermontoise n’est toujours pas en reste avec l’itw de Crankset et le blind test de Noise Data. Mais écumer les fest de l’année leur a permis de rassembler un tas d’itw plutôt exhaustives, même si les questions sont un peu toujours les mêmes (ils l’avouent d’ailleurs euxmêmes …) : Candiria, Unfold, Sexypop, Tantrum, Snapcase, JR Ewing, Burning Heads. Du HC punk en couleur dominante donc. Une distro se met en place dans le même temps. A suivre.


Mass movement
n°14, été 2003, 144 p. A5, 5 EUR
Un package de 3 zines sous pochette plastique : MM punk rock et ses deux suppléments Thrash Metal et HC. Le thrash prend un sacré coup de vieux (ou se la joue revival?) : itw de Nuclear Assault, Anthrax, Testament, Vio-lence. Par contre, la discussion autour du thème « le thrash a 20 ans, et après ? » avec Martjin du zine Inside Knowledge (cf. QS#1), Ian du label Ground & Blackfish Rcd et le hurleur en chef de Screamer est plus qu’intéressante. Côté HC, ça commence avec Burn Your Bridges, ensuite Avail, Stalag 13, Broken Bones que j’ai eu la flemme de lire donc no comment. Dans le MM principal, on s’attardera sur les colonnes où chacun y va de son coup
de gueule. Les ricains qui s’y collent sont bien gentils : ils s’élèvent généreusement contre les Freedom fries et toasts qui vont remplacer les French fries et toasts, nous rappellent que quelques mots de leur vocabulaire est quand même directement issus du français, mais pendant ce temps-là, ils évitent de se poser des questions sur la légitimité de l’action de leur gouvernement en Irak. Peut-être devrait-on leur rappeler que les trois-quarts de leur vocabulaire vient du vieux français, avec ce qu’il leur restera de disponible après épuration linguistique, ils n’auront plus qu’à fermer définitivement leur gueule. 14 kroniks zines. Et puis allez quand même faire un tour sur le site, la rubrique nécro est pas mal.

Les contacts:
Carpe Diem : Julien Pilaert 6, rue Fernand Raynaud 63 000 Clermont-Ferrand
Copper press : PO Box 1601, Acme, Michigan 49 610, USA
Dig it! : c/o Armadillo 32, rue Pharaon 31 000 Toulouse digitfanzine@chez.com

Heartattack PO Box 848 Goleta, CA 93116 USA heartattack@ebullition.com
Il n’y a plus rien : Mickaël Merlet 11 cheminement Goya / Apt 1105 / 31100 Toulouse mickael_merlet@hotmail.com

Katalogue : Electric Body Productions Inc. 317 Manning Ave Toronto, Ontario, M6J 2K8 Canada
Ker Bloom : Artnoose PO Box 3525 Oakland CA 94 609 USA

Mass movement 12 West street, Aberkenfig, Bridgend, CF32 9BB, UK
New Wave : Celia BP6 75 462 Paris cedex 10

Toxic Flyer c/o Billy Whitfield PO Box 39158 Baltimore, MD 21212, USA toxicflyerzine@msn.com
Trash d’encre : Laurent Santi chemin de la rabasse 84 290 Ste Cécile-les-
Vignes
Un fanzine à la taille de mes ambitions : anne.bacheley@free.fr

Quality Street s'écoute aussi en stéréo!